Culture au poing n°15 février 2019

Édito

Organiser les travailleurs par la mise en place d’heures mensuelles d’information syndicale, élaborer les revendications, les porter en comité technique, en comité hygiène sécurité et conditions de travail, en commission paritaire – administrative ou consultative – rendre compte aux personnels de l’avancée des travaux et y retourner pour obtenir gain de cause en usant de toutes les formes de mobilisation utiles à la satisfaction des revendications est notre responsabilité syndicale. Les syndiquer aussi ! En pleine guerre sociale, l’ambition de notre Cgt doit plus que tout être d’organiser les travailleurs partout où ils sont, et surtout là où nous n’allons pas, pour rassembler et redonner l’espoir. Et gagner aussi !

Faire démocratie au travail est notre responsabilité ; il est peu probable que les forces au service du gouvernement porte la démocratie dans l’entreprise et le travail aux nues. La volonté de réduire l’expression revendicative démocratique dans les instances représentatives du personnel et de consigner le fonctionnaire comme un petit doigt sur le fil de la couture ne fait pas de doute. Le service public doit pourtant être une démocratie et le fonctionnaire un citoyen, la femme égale de l’homme. Notre #8mars15h40 s’inscrit dans un mouvement international dont l’ampleur ne cesse de croître. C’est une occasion unique de gagner cette égalité des droits réels pour le plus grand nombre de femmes.

Le ministère de la Culture est déchiré par les inégalités de traitement ; trop d’injustice, trop de pauvreté, trop de précarité sont le quotidien des personnels. Jamais nous ne baisserons la garde face aux contrats courts, aux petites quotités de travail, aux rémunérations minuscules, pour les femmes notamment. Combien faudra-t-il de jugements de tribunal pour mettre à bas les inégalités de traitement qui hantent le ministère ?
Gagner la résorption de la précarité et la correction des inégalités, c’est faire vivre le statut général !
Plus que jamais, être agent public nécessite la garantie du statut général pour protéger le service public, et ceux qui le mettent en œuvre, de toutes dérives mercantiles et propices à favoriser l’intérêt particulier.

Les politiques de démocratisation sont au coeur de notre débat et de tous les enjeux. Stopper la gratuité le premier dimanche du mois, réduire la collecte des archives, augmenter les tarifs d’entrée dans les musées et les droits d’inscription dans les écoles, réduire les conventionnements entre les musées et le champ social et l’éducation nationale, développer les politiques de mécénat en faisant entrer les firmes internationales et consort dans la bergerie sont autant de signes d’une forme de réduction de la voilure du service public culturel et de privatisation. Mais c’est surtout le symbole fort d’un tel manque d’ambition politique pour répondre à l’urgence sociale qui se manifeste dans notre société depuis plusieurs années sous des formes diverses et variées et de plus en plus véhémentes. L’urgence est bien là.

Quelle que soit la couleur du gilet, porté ou non, l’opposition aux politiques développées par le gouvernement ne va pas s’arrêter. Et ceux qui portent le dogme libéral vont poursuivre leur autoritarisme. Ils n’ont même guère le choix de passer en force pour mettre en œuvre des politiques qui, en définitive, multiplient et entretiennent les inégalités dans notre société. Action publique 2022 est le fondement des politiques culturelles menées par Franck Riester. Les chantiers administration centrale-stratège, les projets des archives essentielles, de transfert de SCN-musée aux établissements, d’externalisation de la filière accueil et surveillance, de suppression d’emplois, d’augmentation des tarifs, de défiscalisation, etc. … sont à l’opposé des valeurs que nous portons pour un service public dont le rôle est de combattre les inégalités. Aucun de ces projets a été démenti par le ministre et pourtant ils dénaturent profondément les politiques publiques de la Culture. Le 19 mars doit permettent d’afficher notre ambition d’un ministère de la Culture fort au service de la satisfaction des besoins sociaux et contre toute forme de confiscation et d’inégalités.

Les questions de démocratie sociale et démocratie politique sont liées ; la démocratisation culturelle et la démocratie culturelle aussi, elles ne s’opposent pas. Si la Cgt ne porte pas la démocratie au travail, qui le fera ? Si la Cgt ne va pas à la rencontre des travailleurs ni ne les organise dans un débat revendicatif et démocratique, qui le fera ?
Nous voyons bien que notre responsabilité est immense et c’est ça qui est stimulant et doit tonifier nos revendications et notre mode d’agir parmi les personnels. C’est bien notre capacité à rassembler et à se faire confiance qui réunira les personnels dans une lutte pour la justice sociale et contre les inégalités. La transformation sociale du travail commence par ça et c’est d’abord la démocratie qui fera reculer les politiques libérales actuelles. Dans les instances du personnel, il est essentiel de rappeler que nous sommes représentatifs et légitimes.
Et le 19 mars il est nécessaire d’être dans la rue rassemblés pour plus de justice sociale
et un service public au service des besoins sociaux. Pour la culture et la démocratie aussi !

Salut et fraternité Valérie Renault

Sommaire

Page 1
– Édito
Page 2
– Pétition FP : améliorer nos salaires
Page 3
– Résultats élections 2018
Page 4
– 2019 doit être l’année de l’égalité professionnelle au ministère
Page 5
– L’ augmentation du point d’indice, c’est mieux que les heures sup
Page 6-7
– Dossier AP 2022
Page 8
– L’OIT a 100 ans
Page 9
– 52e Congrès de la CGT
– Restauration collective
Page 10
– Action sociale
– Abus des emplois dérogatoires, le Ministre de la Culture condamné par le TA de Paris !
Page 11
– L’actu en dessin : démocratisation culturelle
Page 12
– Se donner les moyens d’agir avec la CGT-Culture

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