La nouvelle RGPP s’appelle Action Publique 2022. Toutes les raisons de se mobiliser !

Externalisations, mutualisations, économies, surpressions d’emplois, abandons et transferts de missions…

En septembre dernier, le Premier Ministre annonçait des mesures qui n’étaient pas sans rappeler les heures les plus sombres de la RGPP : externalisations, abandons et transferts de missions, réorganisations, etc. Depuis, tous les cabinets ministériels planchent pour accoucher d’un nouveau plan de « réformes » avec un seul mot d’ordre : réductions des coûts et de l’emploi public ! Un document intitulé « contribution ministérielle aux travaux du CAP2022 » daté du 3 novembre 2017 décrit dans les grandes lignes, ce qui attend notre Ministère. Autant le dire tout de suite, si nous voulons éviter le pire, il va falloir se mobiliser tous ensemble.

Françoise Nyssen qui n’est jamais en mesure de répondre concrètement à nos questions dans son bureau, en comité technique ministériel, par écrit ou sur le trottoir de la Drac Ile-De-France, quand nous l’interpellons, trouve cette fois comme réponse la possibilité de déposer plainte contre la divulgation de documents internes dévoilant sa méthode de travail et ses réels objectifs à la tête du Ministère. Ridicule certes mais surtout inacceptable !

Externalisation de la filière Accueil, Surveillance et Magasinage

Dans une logique purement libérale, le Gouvernement demande l’externalisation (privatisation) de certaines missions publiques. Pour le Ministère de la Culture, il est prévu d’externaliser 200 postes (équivalents temps plein) à l’occasion des départs à la retraite non-remplacés. La Filière Accueil, Surveillance et Magasinage est clairement dans le collimateur de Françoise Nyssen. La méthode est simple : accélérer les départs à la retraite sans remplacer les agents pour ensuite confier leurs missions au secteur privé ; soit 27 % des agents de catégorie C de la filière. La condition du succès de cette mesure est une « annonce rapide de la stratégie de transformation ».

Proposition purement dogmatique, puisque l’externalisation de la fonction accueil et surveillance est bien plus chère que son internalisation mais surtout parce qu’elle prive de l’accès à des emplois publics de catégorie C les citoyens ; la Fonction publique n’est pas réservée aux catégories supérieures ; elle doit être ouverte à toute la société.

Fin programmée des musées « Services à Compétences Nationales »

Concernant les musées-SCN, quatre scenarii sont envisagés :

  • transfert aux collectivités territoriales (ex. musée Magnin à la commune de Dijon)
  • transfert à d’autres ministères (ex. musée des Plan et Reliefs à l’Armée)
  • transfert à des établissements publics existants (ex. musée Clemenceau au CMN)
  • transfert à la Réunion des Musées Nationaux (RMN-GP)

Dans tous les cas, Françoise Nyssen liquide sans vergogne les derniers musées « Services à Compétence Nationale » sous prétexte de clarifier le rôle de l’administration centrale. En vérité – et comme toujours – il s’agit de développer les ressources propres dans une logique de désengagement de l’État et de réduction des coûts. Il s’agit encore et surtout de donner un dernier coup de grâce au service des musées de France en charge de piloter ce réseau.

L’administration centrale réduite à la portion congrue et des établissements toujours plus autonomes

Pour l’administration centrale, Françoise Nyssen nous radote la vielle rengaine d’un Ministère « stratège » devant se concentrer sur ses fonctions « de conception, de pilotage et d’évaluation des politiques publiques ». Traduction : il faut dépouiller l’administration centrale de ses missions en transférant « la gestion des dispositifs d’intervention, d’animation ou de subvention . Ainsi, les grandes opérations nationales telles que les Journées du Patrimoine ou la Fête de la Musique, seraient désormais portées par les « établissements publics têtes de réseau ». L’autonomie des établissements publics sera encore renforcée notamment par la délégation de la gestion des ressources humaines et la masse salariale (autonomie complète de gestion). 4.500 agents actuellement gérés par le Ministère seraient concernés ! Enfin, sur les services déconcentrés, de nouveaux transferts de compétence sont annoncés avec toujours plus de suppressions d’effectifs.

Les politiques des archives, de soutien à la création artistique et de l’audiovisuel public ne sont pas épargnés. Tout est à l’avenant dans le document de travail de Françoise Nyssen. Et pour couronner le tout, une nouvelle inspection dans les Drac !

L’objectif futur de Françoise Nyssen n’est qu’une entreprise de dépeçage du service public de la culture, d’affaiblissement de l’administration centrale et déconcentrée, d’externalisation des missions, de réduction des espaces immobiliers, de suppressions d’emplois et d’augmentation du sous-effectif et de la précarité, de réduction de la masse salariale sur les cinq prochaines années, d’un affaiblissement de la tutelle au détriment des missions, des politiques publiques culturelles et de leur cohérence et de l’accroissement de l’autonomie des établissements publics. Tous les agents du Ministère savent qu’une autonomie accrue des établissements publics revient à développer les disparités et inégalités de traitement entre les personnels. C’est la place et le rôle de l’Etat et notamment du ministère de la Culture qui seraient remis profondément en question pour en faire une administration technocratique et hors-sol bien loin des besoins sociaux et culturels des citoyens, des professionnels, des associations et des collectivités.

Nous exigeons un ministère de la culture en capacité d’agir et doté des moyens professionnels et budgétaires nécessaires pour répondre en tout point du territoire à ses missions fondamentales de service public de la culture au service des citoyens, des associations, des professionnels et des collectivités à l’opposé du funeste projet d’Action Publique 2022.

Nous exigeons un ministère de la culture qui produisent des politiques publiques culturelles au service de tous, pas un ministère du chiffre !

Quel que soit le secteur, le service ou l’établissement, nous sommes tous concernés.

Il y a urgence à se mobiliser et cela dès le 16 novembre. Tous ensemble, on peut y arriver.

Pour les Franciliens, un cortège commun de toute la culture partira à 14 heures

à l’angle du boulevard Voltaire et la rue Jean-Pierre Timbaud

Pour les agents en régions, rendez-vous dans vos manifestations locales. Pour plus d’information, voir le site de la CGT.

Pour accéder au document : « contribution ministérielle aux travaux du CAP2022 » rendez-vous sur le site de la CGT-Culture en cliquant sur ce lien https://wp.me/p8l35h-2Gp