Monuments-Infos n°67 août 2012

Pour un syndicalisme Candide ?


Les syndicats interprofessionnels nationaux étaient reçus par le Premier Ministre les 9 et 10 juillet derniers
; les syndicats de la Culture, par Aurélie Filippetti, également le 10 juillet et ceux du CMN par la
nouvelle direction de l’établissement le 3 juillet. Toutes ces réunions se ressemblaient beaucoup, dans
les discours qui étaient tenus aux représentants des personnels !
En effet, on ne comptait pas les mains tendues, les volontés de retour « à la normale » pour un véritable
dialogue social dans le respect de chacun, une écoute, une volonté de travailler de concert pour le bien
de tous les salariés, de préserver les emplois malgré un contexte économique difficile… On reparle
enfin de calendrier social, de concertation, de groupes de réflexion, et autres groupes de travail…
Certes, à l’époque des Sarko-Mitterrand-Lemesle, les organisations syndicales et, à travers elles, les
personnels, étaient tellement méprisés, par des responsables politiques décidant de tout tous seuls
et imposant ensuite leur point de vue, que le mot « concertation » avait perdu tout son sens… On
revient de si loin que tout à coup un « retour à la normale » semble presque la panacée !
Pour un peu on pouvait presque se croire en séance de « câlino-thérapie » !
On y aurait presque cru, on pouvait se prendre à rêver, naïfs que nous sommes, mais la douche
froide n’était pas loin !
Alors même que ces réunions se tenaient, le gouvernement faisait ses premières annonces officielles
sur l’emploi et les salaires des fonctionnaires ainsi que sur la politique budgétaire. Ainsi, on
annonce une baisse de 2.5% des effectifs des agents de l’Etat pour 2013-2015. Ce serait donc,
au bas mot 15000 emplois qui seraient supprimés chaque année dans l’ensemble des ministères
(hors éducation nationale, justice, police et gendarmerie). On passerait ainsi du fameux un sur
deux (non remplacement d’un agent public sur deux partants à la retraite) au deux sur trois !
Plus fort que Sarko et Fillon réunis ! La Droite en avait rêvé, la Gauche va le faire !
La plupart des ministères, dont la Culture, risquent de se voir infliger (si nous ne réagissons
pas !) 15 % de réduction de leurs crédits de fonctionnement et d’intervention sur l’exercice
2013-2015 (opérateurs compris).
Notre ministre s’est engagée à défendre son budget et ses emplois, de les sanctuariser, car
elle a pris conscience d’avoir hérité d’un ministère saigné à blanc… mais les vampires
ne semblent pas encore être rassasiés ! D’ailleurs nous pouvions lire dans « Le Canard
Enchainé » du 4 juillet 2012, qu’Aurélie Filippetti avait réclamé la création de 750 emplois
dans les trois ans à venir (soit une augmentation de 12 % du budget de son ministère).
Cette « effrontée » fut renvoyée dans ses buts par Pierre Moscovici, ministre des Finances,
qui qualifia sa demande de « pas sérieuse et même extravagante » ! Aïe, aïe !
Concernant les salaires, le programme est tout aussi corsé : poursuite du gel du point
d’indice comme l’avait fait le gouvernement précédent, à quoi il faudra ajouter, la
réduction de moitié des crédits consacrés aux mesures catégorielles.
Pour finir (enfin peut-être…) n’oublions pas l’augmentation de la CSG et de la TVA,
sans oublier le gaz, l’électricité…etc.
Bref, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, monsieur de Voltaire !
Alors, à la rentrée, rangeons notre « Candide » dans la bibliothèque et mobilisons
nous !

Maximilienne.

P.S.
Pour accéder à l’intégralité des articles, voir le document ci-dessous

Fichier(s) joint(s)