Délocalisation du siège de l’Inrap : une journée de grève historique au siège de l’Inrap

Non à la casse sociale et solidarité contre le projet de délocalisation du siège de l’INRAP.


A PROPOS DU « PROJET » DE DELOCALISATION DU SIEGE DE L’INRAP

La section SGPA-CGT de Basse-Normandie s’est réunie ce jour pour évoquer le « projet » de délocalisation du siège de l’INRAP. Quel que soit l’angle sous lequel on l’envisage il nous apparaît aberrant voire stupide.

L’impact social de cette mesure serait désastreux pour les 150 agents du siège. L’idée même d’une délocalisation annoncée à la va-vite les place d’ores et déjà dans une situation d’insécurité sociale (évocation d’un plan social par le directeur de cabinet). Cette atmosphère anxiogène est totalement inutile et nuit, depuis l’annonce du « projet », au bon déroulement du travail du siège, lequel travail conditionne largement le fonctionnement opérationnel et technique de l’établissement.

Par ailleurs la méthode employée par le pouvoir politique nous paraît cavalière et irresponsable. L’annonce est brutale et précipitée, aucun échéancier n’est avancé, les potentielles villes d’accueil ne sont pas mentionnées, les avantages et inconvénients ainsi que la pertinence générale de la mesure ne sont pas argumentés. Autant d’éléments qui montrent l’impréparation et la précipitation qui président à cette intention. Il est clair que cette mesure s’inscrit dans le cadre plus large de la RGPP laquelle s’est récemment attaquée à la « réforme » de l’armée. La délocalisation du siège (et des autres services de l’état à hauteur de 10 % de ses personnels) n’a pour objectif que de calmer la colère des élus locaux à qui on a annoncé récemment le départ de centaines de familles de leurs territoires sans mesures compensatoires. La délocalisation des 150 emplois du siège s’inscrit dans une politique de plâtrage général et non pas d’aménagement du territoire. Les objectifs sont de courte vue : calmer la colère d’élus locaux en leur proposant des contingents de contribuables et de consommateurs. Les personnels du siège tout comme les autres agents de la Fonction Publique n’ont pas à faire les frais de la politique de désengagement de l’état menée par le gouvernement actuel.

D’un point de vue fonctionnel la réforme nous paraît également inefficace. L’INRAP est un établissement jeune encore en phase de construction administrative et qui se débat de façon chronique dans de grandes difficultés tant sur le plan des moyens que dans l’exercice de ses missions. Il est évident que dans un tel contexte un chantier de délocalisation porterait atteinte au fonctionnement de l’INRAP et à son efficience. A court terme cela nourrirait d’arguments faciles les diatribes des aménageurs contre l’archéologie préventive.

L’INRAP est déjà, par nature un établissement délocalisé en région à travers ses centres archéologiques et ses directions interrégionales qui maillent le territoire. Il nous semble indispensable que le siège soit maintenu à Paris pour plusieurs raisons. Le schéma directeur de l’établissement se doit tout d’abord d’être calqué sur celui des SRA en région et des directions et sous-directions de notre ministère de tutelle. La rupture organisationnelle ne manquerait pas de créer des difficultés fonctionnelles. D’autre part, l’INRAP a besoin d’une direction centrale accessible à tous. En effet le fonctionnement quotidien de l’établissement nécessite de très nombreux déplacements pour les AST, les Directeurs interrégionaux, les Administrateurs et tous les membres des instances paritaires. Or il se trouve que le réseau de transport français est historiquement convergent vers la capitale ce qui rend celle-ci la plus rapidement accessible à tous. Une ville de province nécessiterait des transports plus longs en moyenne qui ne manqueraient d’augmenter les dépenses (coût du transport et coût salarial, le temps étant de l’argent). Les coûts seraient encore démultipliés si l’avion devenait le transport le plus adéquat. Le corollaire de cette inflation des transports serait pour l’établissement un bilan carbone désastreux absolument contradictoire avec le développement durable dont on nous rebat les oreilles.

C’est pour l’ensemble de ces raisons que nous jugeons ce projet ficelé à la va vite comme stupide et incohérent.
C’est pour l’ensemble de ces raisons que nous sommes solidaires des personnels du siège.
C’est pour l’ensemble de ces raisons que nous nous déclarons prêts à toute action d’ampleur si le projet n’était pas abandonné.

Il est dans les habitudes de ce gouvernement de lancer à la cantonade des idées de « réforme » pour observer la réaction du champ concerné. Mais il se trouve que les personnels de l’INRAP sont des personnes à la carrière bloquée, des personnes auxquelles on a promis un repyramidage maintenant repoussé aux calendes grecques, un personnel soumis à des conditions de travail pénibles mais auquel on ne veut pas reconnaître la pénibilité dans le cadre de la négociation sur les retraites, un personnel qui voit son salaire réel baisser depuis nombreuses années.

En conséquence nous ne cèderons pas à la panique, ce serait trop d’honneur. Mais si vous nous cherchez, sachez que vous nous trouverez.

La section SGPA-CGT de Basse-Normandie.

Délocalisation : non à la casse sociale

Les syndiqués CGT de la section du SGPA-CGT de Bourgogne, ont pris connaissance du projet de délocalisation du siège de l’Inrap. Ils ont appris que leurs collègues administratifs se sont mobilisés suite à une AG.
Ils tiennent à leur apporter un soutien total !

La délocalisation du siège de l’Inrap aurait pour conséquence une casse sociale sans précédent dans l’histoire de l’Inrap :

 Ce serait terrible, par exemple, pour les agents dont le conjoint travaille dans la région parisienne, pour ceux qui sont parents isolés ou séparés, ainsi que pour beaucoup de nos collègues qui ne pourront pas déménager. Cela aboutirait inévitablement à des licenciements.
Le ministère semble n’avoir aucune préoccupation de reclassement dans la fonction publique et la direction de l’Inrap n’hésitera pas à se débarrasser de ceux qui ne pourront pas suivre.

Il y a même fort à parier que les ré-embauches se feront à minima, c’est LA bonne occasion de dégonfler les effectifs de l’Inrap.

 La délocalisation du siège n’est pour le ministère qu’un moyen de désorganiser l’Inrap pour favoriser la concurrence, dogme absolu du gouvernement. Le temps pour le siège de déménager, de réembaucher du personnel, de le former sera mis au profit des DIR qui prendront le pouvoir dans l’établissement. On connait la propension à la féodalité de certains d’entre eux.
C’est toute l’archéologie préventive qui est menacée.

La section Sgpa Cgt Bourgogne appelle tous les agents de l’Inrap, qu’ils soient opérationnels ou administratifs, à la mobilisation, à la solidarité et à signer la pétition en ligne.