Culture au poing n°11 mars 2016

ÉDITO

Toutes les organisations syndicales du Ministère de la Culture ont décidé d’œuvrer ensemble pour les DRAC et l’ensemble des personnels. Elles appellent à faire grève le 31 mars pour les DRAC et l’emploi.

La réforme territoriale a heurté de plein fouet les missions, les collectifs de travail, la qualité du service rendu aux
usagers dans les services déconcentrés mais aussi et surtout les personnels, leur travail et leurs métiers. La fumeuse spécialisation par métiers des sites des DRAC, la médiocrité des nouveaux arrêtés d’organisation de ces services, le train d’enfer imposé par Matignon exigent l’unité la plus large pour construire les services déconcentrés du Ministère dont la population et les usagers ont besoin. la situation exige que le Ministère conserve plus que jamais des services de proximité pour mettre en œuvre et évaluer ses politiques et coopérer avec les Collectivités. Le Ministère a aussi besoin de personnels qualifiés et respectés dans leur travail.
Construire les politiques publiques culturelles avec les Collectivités dont nous partageons la compétence « Culture » et agir en complémentarité avec elles est le seul moyen de prolonger l’ambition du service public culturel au service de tous sur l’ensemble du territoire. L’outil qui nous permettra de faire vivre avec force ce service public culturel reste à construire ; il doit permette la complémentarité et la démocratie des politiques culturelles. Les forces syndicales doivent être de la partie ; elles sont les garantes des droits des personnels et de leur droit d’intervention sur leur activité professionnelle ainsi que sur l’organisation du travail et les choix stratégiques.

La réforme territoriale est l’expression d’un puissant désengagement de l’Etat dans une période où notre société est
en proie aux pires difficultés sociales, économiques et culturelles. La nécessité d’une intervention forte de l’Etat auprès des citoyens et des Collectivités est plus que jamais requise.
La démocratie c’est aussi consulter les organisations syndicales quand un avant-projet de loi concerne le travail. Rien de tel pour l’avant-projet de loi Travail. C’est peut-être ce qu’est en train d’apprendre le gouvernement à ses dépends avec le million de signatures de la pétition «Loi travail, non merci !». Ce projet met d’abord en avant les négociations collectives dans les entreprises. Pourquoi pas ; le dialogue est tellement archaïque dans l’entreprise française qu’essayer de mieux garantir les conditions de ce dialogue pour aboutir à des accords qui font concrètement avancer les droits et garantissent de meilleures protections aux salariés vaut la peine d’essayer. Mais de cela il n’est point question.
L’avant-projet de loi remet en cause la hiérarchie des normes. Ainsi l’accord d’entreprise prévaudrait sur l’accord de
branche, même quand il est moins favorable. Sur de nombreux sujets la loi ne fixerait plus de normes mais déléguerait ce soin aux accords d’entreprise. Développer l’opposabilité au niveau local ne peut se traduire pas un défaut de garantie au niveau national et une inversion des normes.
De surcroît, une série de mesures accompagne la mise en œuvre de ce premier principe ; l’avant-projet propose ainsi que la durée maximale du travail soit dépassée plus facilement, que les heures supplémentaires soient moins payées, que le temps de travail soit calculé sur trois ans, que les astreintes soient décomptées du temps de repos, que le temps de travail des apprentis mineurs soit augmenté, que le droit à la déconnexion soit reporté au 1er juillet 2017, que les licenciements abusifs soient légalisés, que les licenciements économiques soient facilités, etc.

Manifestement le Medef, une fois de plus, tient la plume et… les esprits !
Avec six millions de chômeurs, huit millions de pauvres, un taux de chômage des jeunes de 26% et des écarts de
rémunération entre les femmes et les hommes de 27%, nous attendions autre chose d’un gouvernement socialiste. Ces propositions inacceptables, nous devons les combattre. Alors que les moyens de production et le salariat connaissent de profondes mutations et que les inégalités font rage, les salariés ont besoin d’une protection tout au long de leur vie, d’un statut et d’un salaire décent. C’est un virage idéologique qui nous prépare des retards d’avenir.

La proposition de la CGT de mettre en œuvre les 32 heures et le nouveau statut du travailleur salarié est une solution pour permettre aux salariés, et notamment les femmes, et chômeurs de trouver un emploi à temps plein et relancer l’économie. Nous devons peser sur ce débat et nous mobiliser pour imposer notre proposition d’un meilleur partage du travail et d’une meilleure protection des salariés toute au long de la vie.
Et puisque ce printemps est enfin unitaire, les organisations syndicales de la Fonction publique proposent une journée de mobilisation le 22 mars pour le dégel du point d’indice alors que les négociations sur cette question débuteront.
Poursuivons notre action du 26 janvier sur les salaires et mobilisons les personnels.

Tous ensemble, imposons d’autres
choix

Page 1 Édito

Page 2 et 3 L’emploi, une nécessaire politique ministérielle

B r è v e Levée de la dérogation : c’est pour bientôt !

B r è v e Projet de loi LCAP, le combat doit continuer !

P a g e 4 Logements de fonction : nous exigeons un traitement social

P a g e 5 Travailler 32 heures : folie douce ou nécessité !!!

P a g e 5 Goodyear, Air France and Co : les libertés syndicales
attaquées !

P a g e 6 L’histoire sociale s’écrit aussi avec nos archives syndicales !

P a g e 6 Assemblée générale des retraités 2016

Pages 7 à 10 Dossier spécial DRAC

Page 11 Egalité femmes-hommes : un droit difficile à mettre en place

Page 12 Charte égalité femmes / hommes

Page 13 Dialogue syndical entre l’Amérique latine et l’Europes

P a g e 14 Hommage à nos camarades et amis

P a g e 15 Faire-part de naissances

P a g e 15 Commission de réforme : on lâche rien !

P a g e 16 Des droits pour les CHSCT

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