Monuments-Infos n°53 septembre 2009

L’été de la Précarité


Pendant que les Français sont trop occupés à passer leurs vacances en classe éco (quand ils peuvent partir), le gouvernement, comme à son habitude n’a cessé de faire pleuvoir les coups bas sur leurs droits sociaux.

Ainsi, a t’on assisté à la mise en place de mesures qui précarisent encore plus les travailleurs.
Par exemple, la loi sur le travail du dimanche qui après moult tergiversations dues aux protestations syndicales et politiques jusque dans les rangs de la majorité, a fini par être passée en catimini le 22 juillet à une courte majorité quand les mobilisations sociales sont quasi-impossibles. Malgré les dénégations du gouvernement parlant de volontariat pour le travail du dimanche. Les équipes du BHV, à peine la loi mise en application, se sont vues obligées par leur direction de venir travailler le samedi 15 août, un jour férié, sous peine de sanction. Preuve, que parler de rapport d’égal à égal entre l’employé et l’employeur, c’est oublier que c’est systématiquement le patron qui a le dernier mot, le cas échéant en faisant du chantage à l’emploi au salaire ou à la promotion. De plus, c’est oublier que ceux qui sont appelés à travailler le dimanche sont une des couches du salariat (dans le commerce et les services) qui est déjà les plus précaires, majoritairement constituée de jeunes, de femmes bien souvent seules avec des enfants et donc dans l’obligation d’accepter les conditions imposées par leur patron.

Autre exemple, la loi de mobilité qui va entre autre introduire les boîtes d’intérim dans la fonction publique en lieu et place des vacataires… Tout cela au prétexte que les salariés des boîtes d’intérim sont mieux traités que les vacataires de la fonction publique. Par cette mesure, le gouvernement fait la preuve d’un grand cynisme quand on sait que c’est lui (entre autre) qui a grandement contribué à plonger ces personnels dans la précarité en ne leur octroyant pas des contrats dignes et en bouchant toutes perspectives de recrutement en détruisant les emplois publics.

Encore une fois, le gouvernement et le patronnat s’attaquent aux couches les plus faibles du salariat. Si l’on ajoute à cela que ce sont les emplois précaires et les intérimaires qui ont été les premiers à subir le choc de la crise financière… On peut dire que cette année aura été catastrophique pour les 8 millions (et plus) de travailleurs pauvres que compte notre belle et riche nation.

Devons nous sombrer dans le déséspoir et la résignation ? C’est loin d’être notre avis…

Ainsi, au CMN ou depuis 10 ans la précarité s’est reconstitué à vitesse grand V (comme partout dans la Fonction publique) jusqu’à constituer plus de 50% des effectifs permanents dans les gros monuments parisiens, des vacataires soutenus par la CGT prennent l’initiative et font tourner depuis juillet une pétition contre la précarité et pour leur titularisation qui à pour l’heure réunie plus de 220 signatures. Cette pétition sera remise à notre flamboyant ministre de la culture le 10 septembre.
Prélude à une nouvelle insurection des vacataires (rappelez vous 1999…), c’est ce qui risque d’arriver si M. Mitterand n’entend pas monter la colère des précaires et de leurs collégues titulaires et contractuels solidaires. Car, ils sont bien conscients que quand on s’attaque d’abord au précaires c’est pour mieux isoler les salariés mieux protégés.

La lutte contre la précarité est dans l’intért de tous, vacatiares comme titulaires, REVOLTEZ VOUS ! ! !

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