Timide ouverture du dialogue social

Hier, mardi 20 mai 2008, au 2ème jour de la grève engagée par les salariés du nettoyage au Centre Pompidou, une table ronde s’est tenue au Centre rassemblant 3 des 4 entreprises de sous-traitance intervenant sur le site ainsi qu’une large délégation intersyndicale des personnels en lutte.

Après avoir déclaré leur étonnement et leur regret que la direction du Centre se soustraie à cette première réunion de négociations alors qu’en tant que donneur d’ordre sa responsabilité est clairement engagée, les salariés et leurs représentants ont exposé et défendu leur plateforme revendicative pendant près de 5 heures.

Ils ont tout d’abord mis en avant leur volonté inébranlable de faire bloc face à la dégradation de leurs conditions de travail, au développement de la précarité et plus largement face aux injustices sociales frappant durement leur profession.

Sur la précarité de l’emploi (multiplication des contrats à temps partiel et quotités de travail dérisoires), sur les rémunérations (absolument indigentes), sur l’organisation et le temps de travail (remise en cause notamment des accords de RTT et des temps de pause), comme sur les institutions représentatives du personnel (besoin crucial de Délégués de site, d’un Comité d’établissement et d’une représentation au Comité d’hygiène et de sécurité du Centre…), les salariés ont fait valoir des revendications extrêmement précises (un document de sept pages a été remis à chacun des patrons présents) et plaçant tous les salariés des entreprises de nettoyage du Centre sur un pied d’égalité sociale.

Même si la porte du dialogue social s’est très légèrement entrouverte hier soir, les patrons des entreprises Derichebourg, Net et Bien et Essi n’ont apporté aucune réponse concrète aux demandes des salariés. A cette heure, nous attendons encore un document de leur part faisant état noir sur blanc de leurs propositions.

A l’heure où le ministère de la culture et les directions des établissements opérateurs entreprennent d’étendre le recours à la sous-traitance et, par là-même, de privatiser des pans entiers de missions de service public, à l’heure où la pratique du découpage en tranches des marchés publics progresse, quand ce n’est pas qu’un inqualifiable dumping social préside au choix des entreprises extérieures, ce qui se passe au Centre Pompidou revêt d’énormes enjeux et constitue même un tournant dans nos luttes solidaires.

Par ce mouvement unitaire, les salariés des entreprises Derichebourg, Net et Bien et Essi ont choisi de dire stop à la division et à la déréglementation du travail, aux pressions et aux régressions sociales qu’elles engendrent. Si les salariés, avec toute la CGT, exigent l’instauration d’une charte sociale de haut niveau opposable au plus vite à leurs employeurs comme à toute entreprise concourant à l’avenir à un marché public, c’est qu’ils refusent d’être les victimes in fine d’une poitique inacceptable et dangereuse de destruction et de privatisation du service public culturel.

L’assemblée générale réunie ce matin, devant l’inconséquence des patrons des sociétés de nettoyage, a reconduit la grève à l’unanimité avec une détermination qui ne se dément pas.

Il est temps que les patrons des sociétés de nettoyage, la direction du Centre Pompidou ainsi que le cabinet de la ministre assument leurs contradictions et leurs responsabilités.

Ensemble, tous ensemble, agents du ministère et salariés des sociétés privées solidaires, pour gagner sur ces revendications nous ne lâcherons pas un pouce de terrain !

Mercredi 21 mai 2008 – 12h30

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