Sous-traitance au MCC, quand les minorités invisibles se font entendre

Ces 20 dernières années, le mouvement d’externalisation des missions du ministère de la culture, de ses services et établissements publics n’a cessé de croître. Le recours à la sous-traitance et à des prestations de service dans des domaines aussi variés que l’accueil, la médiation, la sécurité, le nettoyage, la maintenance et la logistique ou encore la restauration a connu en effet une progression considérable. Ce sont aujourd’hui probablement plusieurs milliers de salariés qui sont concernés et qui travaillent quotidiennement à nos côtés ou tout près de nous.

Le travail de ces salariés est indispensable au bon fonctionnement du service public culturel et à l’accueil des publics dans les meilleures conditions. Or, le plus souvent, ils sont comme invisibles, ignorés, tenus dans l’indifférence, quand ce n’est pas dans le mépris le plus total.

Voilà maintenant plus de 15 ans que la CGT-Culture se bat pour que cette question sociale majeure soit prise en compte par le ministère de la culture et de la communication, par ses services et ses 82 opérateurs. Ce sujet dont nous faisons une priorité syndicale interpelle aujourd’hui directement Aurélie Filippetti comme avant elle ses prédécesseurs.

Les conditions de travail déplorables, les atteintes éhontées au droit du travail et quelquefois aux libertés fondamentales, et les discriminations sont hélas monnaie courante dans ces entreprises. Les dernières luttes en date, dont celle courageuse et victorieuse des ouvrières du nettoyage aux Archives nationales, ont par ailleurs montré que ces situations touchent expressément à la condition des femmes.

Tout ceci interroge la responsabilité sociale du ministère, de la ministre et des dirigeants des établissements publics.

Aurélie Filippetti est intervenue à deux reprises dans la dernière période – à l’occasion des journées du patrimoine ; et de la présentation du budget 2014 – pour indiquer qu’elle souhaitait qu’une charte sociale protégeant ces salariés et collègues soit conclue d’ici la fin de l’année.

Si nous prenons acte de cet engagement qui va dans le bon sens, nous serons tout particulièrement vigilants quant au contenu de cette charte. Nous continuerons en outre à revendiquer la mise en œuvre de clauses sociales intégrées aux cahiers des charges des marchés publics ; clauses sociales opposables à toute entreprise candidate à un appel d’offres ; clauses transposables à toute entreprise reprenant un marché.

Depuis le congrès de la CGT-Culture à Quiberon, le 8 octobre 2013