Un point de rupture a-t-il été dépassé ?

Depuis le 17 novembre, des milliers de salariés, de retraités et d’étudiants expriment une colère légitime pour avoir les moyens de vivre dignement, pour plus de justice sociale. Cette colère, la CGT la comprend et la porte au quotidien depuis plusieurs mois au travers de nombreuses journées d’action et de grève.

Une crise aux racines profondes :

Alors que la France est en 2017 le 5e pays producteur de richesses dans le monde, les 1 % les plus riches captent la plus grande partie des richesses produites, et les inégalités ne cessent de croîtreAinsi comme le souligne le rapport de l’ONG Oxfam :

« En 20 ans, la fortune totale des dix plus grandes fortunes françaises a été multipliée par 12, pendant que le nombre de pauvres augmentait de 1,2 millions de personnes. »

« En 2017, les 10 % les plus riches détiennent plus de la moitié des richesses alors que les 50 % les plus pauvres se partagent à peine % du gâteau. Les % les plus riches en sortent particulièrement gagnants: ils possèdent à eux seuls 22 % des richesses en 2017 alors qu’ils n’en possédaient que 17 % en 2007. Au sommet de la pyramide, la richesse des milliardaires français a été multipliée par trois en 10 ans et seuls 32 milliardaires français possèdent désormais autant que les 40 % les plus pauvres de la population française. »

Dans le même temps le chômage et le travail précaire ne cessent de se développer, les conditions économiques de nombreux citoyens continuent de se dégrader. Leurs revenus stagnent ou décroissent, leurs conditions de travail se détériorent et l’engagement de l’État dans les services publics et auprès des collectivités territoriales ne cesse de diminuer.

Depuis son élection, Emmanuel Macron n’a fait qu’accélérer ce processus, multipliant les cadeaux aux plus riches tout en attaquant les « conquis sociaux » faisant une nouvelle fois chuter le pouvoir d’achat des plus modestes. Dans ce contexte, l’augmentation des taxes sur les carburants est devenue le symbole de l’injustice de trop. Comment ceux qui n’arrivent déjà plus à boucler leurs fins de mois pourraient-ils accepter de voir leur situation encore se dégrader ?

Ne nous trompons pas de colère :

Le gouvernement tente d’instrumentaliser les enjeux environnementaux pour justifier ses mesures antisociales, alors que rien ne se fera si on ne prend pas en compte le lien unissant cause sociale et cause écologique. Nous refusons de rendre coupable les plus modestes des désastres environnementaux comme nous refusons de mêler nos voix avec celle du patronat, qui fait volontairement l’amalgame entre taxes et cotisations sociales. Nous appelons également les citoyens à ne pas laisser dévoyer leur colère par ceux distillant des idées xénophobes, racistes et homophobes.

Samedi 1er décembre, dans toute la France sont organisées des manifestations contre le chômage et la précarité. La confédération CGT appelle tous les citoyens à rejoindre ces manifestations.

Alors unissons-nous dans la rue le 1er décembre.

Tous ensembles, pour changer notre société et revendiquer :

  • L’augmentation du SMIC à 1800 euros avec répercussion sur l’ensemble des grilles de salaires mais aussi des pensions et des minima sociaux ;
  • La prise en charge des transports par les employeurs ;
  • Une TVA à 5,5 % pour les produits de première nécessité, notamment le gaz et l’électricité ;
  • Une fiscalité juste, tenant compte des revenus, avec en premier lieu, le rétablissement de l’impôt sur la fortune.
  • L’indemnisation à 100 % des salariés privés d’emploi,
  • La réduction du temps de travail hebdomadaire avec une première étape à 32 h permettant la création de millions d’emplois,
  • La mise en place d’une sécurité sociale professionnelle garantissant à chaque travailleur un emploi stable et/ou une formation correctement rémunérée.

Le 1er décembre, Manifestons tous ensembles

contre l’austérité et pour la justice sociale !

Paris le 29 novembre 2018

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