Monuments-Infos n°52 juin 2009

2000 emplois supprimés par jour !


2000. Un chiffre que l’on a du mal à imaginer. Un peu comme les milliards volatisés sur les marchés financiers. Un peu comme les milliards également déboursés par les états (nos impôts donc) pour venir à la rescousse du monde spéculatif. Ces mêmes états qui nous disaient que les caisses étaient vides pour nos salaires, notre protection sociale, nos retraites…

2000, c’est purement et simplement le nombre d’emplois supprimés par jour depuis le début de l’année. Rien qu’en France. Bien souvent, ce sont les emplois les plus précaires et les salaires les plus bas qui sont touchés. Les travailleurs pauvres d’hier deviennent les chômeurs d’aujourd’hui. Et se sont bien évidemment des familles entières qui vont les accompagner dans encore plus de misère.

Voilà donc – comme c’était prévisible – après la crise financière (et qui n’aura pas empêcher à certains de s’en mettre encore plein les poches), la crise sociale.

Le gouvernement français qui avait su « offrir » plusieurs dizaines de milliards d’euros aux banquiers – principaux responsables de cette crise (bien aidés d’ailleurs par les gouvernements qui auront su libéraliser les marchés pour mieux leur laisser les mains libres) – saura-t-il être à la hauteur et apporter des solutions ?

Si de nombreuses entreprises ferment quotidiennement mettant des milliers de personnes à la rue, le gouvernement français ne trouve pas mieux que de rester droit dans ses bottes et de continuer sa politique menée d’avant la crise et détruira – quant à lui – 34 000 emplois publics en 2010 (pour un total de 200 000 sur l’ensemble du mandat présidentiel de Nicolas Sarkozy ! ).
A ces 2 000 emplois supprimés quotidiennement, Nicolas Sarkozy ne revient pas non plus sur sa pseudo politique d’augmentation du pouvoir d’achat via les heures supplémentaires. Les salariés licenciés ou ceux qui subissent un chômage technique sauront appréciés.
Face au chômage de masse qui ne cesse d’augmenter, Brice Hortefeux, ministre du Travail, ne trouve rien de mieux que de proposer pour 2010 un rendez-vous majeur de réforme des retraites en proposant ainsi le report de l’âge de la retraite à 67 ans !
A cela s’ajoute le remplacement du RMI (revenu minimum d’insertion) et de l’allocation parent isolé par le RSA (revenu de solidarité active) depuis le 1er juin. Ainsi, au cours du premier trimestre 2009, les allocataires du RMI ont augmenté de 1%…tandis que les reprises d’emploi des RMIstes sont en chute libre depuis mi-2008. Ce ne sont pas moins de 4 millions de ménages qui sont concernés et qui devront désormais accepter n’importe quel emploi (sans relation avec leur formation ou expérience professionnelle, contrat de courte durée, temps partiel imposé,…) à l’heure où l’emploi fond comme neige au soleil.
Même chose pour le SMIC, le gouvernement l’a d’ores et déjà annoncé, il n’y aura pas de « coup de pouce » au 1er juillet.

Face à ces mesures qui ne vont en rien répondre aux enjeux de la crise et qui continuent d’aller à l’encontre des intérêts des travailleurs, retraités et privés d’emplois, les mobilisations nationales à elles seules ne peuvent changer la donne. La mobilisation passe bien sûr par une intersyndicale qui doit rester unie, solidaire et force de propositions. Mais elle passe aussi au niveau européen et doit peser pour une Europe sociale contre l’idéologie et les pratiques néolibérales basées sur la recherche du profit à court terme. Nous n’accepterons pas le moins-disant social. Ainsi différentes euro-manifestations ont eu lieu au mois de mai (Madrid, Bruxelles…), une déclaration de Paris du 28 mai appelle à un New Deal social face à la crise, à une journée mondiale (le 7 octobre) pour revendiquer un vie et un travail décent. Et ce n’est pas fini.

Face à la crise, restons mobilisés

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