Monuments Infos n°40 juillet 2007

L’heure des bilans


Après cette période d’élections à la fois au niveau
national avec les présidentielles et les législatives
mais aussi au niveau du Ministère de la Culture
et du CMN (référendum, Conseil d’Administration,
CAP), nous pouvons tirer plusieurs bilans.
La campagne électorale n’aura pas été à la hauteur
des aspirations du monde du travail, laissant
le choix entre un candidat autocratique et autoritaire
et une gauche allant de reniements en reniements,
cherchant pour se sauver à aller sur le
terrain de son adversaire et ayant pour seuls arguments
le culte de la personnalité autour de sa
candidate et le tout sauf Sarkozy. Le seul moment
où la gauche a paru reprendre l’offensive c’est au
dernier moment quand il s’est agit de dénoncer le
projet antisocial de TVA sociale (maintenant pour
adoucir une mesure antisociale on y accole l’adjectif
« social » comme dans « plan social » à la
place de plan de licenciement).
Cette dernière indication nous montre bien la voie
à suivre : nous ne battrons pas le patronat et ses
servants en allant sur son terrain idéologique
mais en réaffirmant que la seule voie pour s’en
sortir c’est celle de la défense des travailleurs, de
la rupture avec les politiques libérales et de l’offensive
pour de nouvelles conquêtes sociales.
Avec l’arrivée de Sarkozy et de sa majorité, force
est de constater que les politiques annoncées ne
vont pas dans le sens que nous souhaiterions.
Il nous appartient d’en mesurer les dangers que
ce soit sur les droits syndicaux avec les menaces
sur le droit de grève ou la représentativité syndicale
qui risqueraient encore plus d’affaiblir les
travailleurs ou les reculs annoncés tel la franchise
médicale, l’autonomie des universités, les
menaces sur les services publics… Le pire étant
encore à venir avec la volonté affichée d’imposer
le fameux contrat unique sorte de CPE qui remplacerait
les multiples contrats de travail existant
aussi bien le CDI que le CDD. Autre catastrophe
à venir : la politique fiscale du nouveau président
qui peut se résumer en une phrase : « Rigueur
pour les plus pauvres et cadeaux fiscaux aux plus
riches », avec son projet de baisser les impôts
pour les plus riches, de défiscaliser les heures
supplémentaires (dont on sait que peu de salariés
pourront avoir le choix ou même la possibilité de
les faire, en réalité cela masque mal un nouveau
cadeau au patronat). Bien entendu, qui payera
les pots cassés de cette politique ? :

 Les travailleurs évidemment car la TVA-sociale
ponctionnera les pauvres et servira à alléger les
impôts des riches.

 Les fonctionnaires également, car sur le budget
2008, 35000 postes de fonctionnaires ne seront
pas remplacés sur les 70000 partant à la retraite,
continuant ainsi une politique qui a fait disparaître
des dizaine de milliers de postes dans la fonction
publique depuis 2002.
Au référendum la CGT-Culture a encore globalement
progressée sur l’ensemble du Ministère de
la Culture et le SNMH-CGT conforte solidement
sa place de première organisation syndicale au
CMN progressant même aux élections des représentants
en CAP des contractuels.
Cette confiance renouvelée donne des forces aux
agents du ministère et du CMN pour affronter les
violentes dégradations du service public, des conditions
de vie et de travail.
Ainsi, si nous avons échappé, pour l’instant, à la
disparition du Ministère de la Culture, une aggravation
des politiques de casse des services
publics est à craindre avec la multiplication des
EPIC (Manufacture de Sèvres) et autres Partenariats
Public Privé (PPP à Versailles ou au MUCEM)
qui introduit des entreprises privées directement
dans la gestion d’établissements publics, avec les
logiques de rentabilité qu’on imagine.
De plus, sur un plan plus politique, il est à craindre
l’instrumentalisation des produits culturels
à des fins d’alignement et de subordination aux
politiques de recherche de partenaires pétroliers
pour les Etats-Unis : bientôt des dizaines de petits
Abou Dabhi…
Au CMN, certains projets provisoirement rangés
dans les tiroirs pourraient réapparaître comme
l’EPIC ou l’aggravation des politiques actuelles (
Autonomie financière du CMN/ externalisations).
Nous devrons donc mener plusieurs batailles de
front :

 Pour la préservation des missions de service public
du CMN.

 Pour l’emploi et notamment dans les mois qui
viennent pour un véritable statut des contractuels
mais aussi pour la résorption du travail précaire
et enfin pour le renforcement des personnels titulaires
de l’Etat sur les missions Etat, voire l’intégration
d’autres métiers au sein de la Fonction
publique.

 Contre l’externalisation vers des entreprises privées
de certaines missions.
.
Il est donc nécessaire que la CGT soit en ordre
de bataille pour être présente le plus rapidement
possible sur le terrain. Nécessité d’être vigilants,
présents, aux côtés des salariés mais également
pour les salariés de renforcer la CGT pour être
clairement dans une organisation de lutte et de
conquête face à un Sarkozy qui a très bien compris
le sens de l’expression « lutte des classes »et
qui a clairement annoncé sa volonté de courtcircuiter
les organisations syndicales du dialogue
social (toutes ? pas le MEDEF quand même…).
Montrons leurs que nous sommes toujours là par
le rapport de force et qu’on

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