Touché mais pas encore coulé !

La direction de l’établissement a souhaité avoir un débat avec la représentation syndicale, en début de séance du CTP, sur la lettre de mission du Premier ministre à Bruno Parent, Inspecteur général des Finances, chargé par le gouvernement de conduire un audit du Centre Pompidou.

Cette lettre de mission, déjà communiquée à tout le personnel par la Présidence, a donné lieu à près de 3 heures d’échanges. Les organisations syndicales élues au CTP ont toutes dénoncé le contenu et la forme de cette directive signée Fillon et qui n’est rien moins qu’une attaque très violente contre le Centre Pompidou, contre ses missions fondamentales et contre ses agents.

Le Premier ministre ne s’embarrasse pas de fioritures. La commande passée à Monsieur Parent a au moins le mérite de la clarté :

 compression des effectifs du Centre au moyen de la règle idéologique du non remplacement d’un départ à la retraite sur deux

 pression sur les charges fixes

 nouvelles coupes claires dans les subventions allouées par l’Etat pour charge de service public

 injonction d’augmenter encore la part des ressources propres et de tendre à l’autofinancement

 recherche de la rentabilité pour toutes les activités sans exception.

C’est le cap libéral et réactionnaire que le gouvernement entend imposer dès demain au Centre Pompidou comme à la plupart des établissements publics du ministère de la Culture.

Non seulement ces orientations gouvernementales sont frappées du dogmatisme qui caractérise toute la RGPP mais, de surcroît, elles sont culturellement absurdes, et économiquement contre-productives.

Comment le Centre Pompidou pourrait-il supporter des suppressions de postes alors qu’il vient à peine d’achever le plan de créations d’emplois obtenues par la lutte des agents du Centre Pompidou à l’automne 2006, et dont chacun – l’administration y compris – a reconnu la pertinence et la légitimité ?

Comment le Centre Pompidou pourrait-il résister à une diminution de sa subvention alors que son conseil d’administration a déjà voté un budget en déficit de 2,3 millions d’euros ?

Comment le Centre Pompidou peut-il espérer accroître encore la part de ses ressources propres alors que l’économie est au plus mal et les mécènes de plus en plus rares ?

Le Centre Pompidou sera-t-il contraint de vendre sa « marque » comme le Louvre a pu le faire récemment et de louer certaines de ses œuvres ? La lettre de mission s’intéresse notamment à « la politique de prêt et de diffusion des œuvres du Centre ».

Le Centre Pompidou sera-t-il contraint faute de financements suffisants à revoir à la baisse ses projets de développement stratégique et de rogner les ailes de sa programmation culturelle ?

Toutes ces questions vitales se posent dès maintenant. Nous connaissons trop bien la fragilité du Centre Pompidou pour ne pas laisser le gouvernement, Bercy et le Ministère de la Culture ouvrir de nouvelles voies d’eau.

C’est la raison pour laquelle l’ensemble des organisations syndicales élues ont exigé que Frédéric Mitterrand et son cabinet organisent sans délai une réunion tripartite Ministère de la Culture/Direction du Centre/Organisations syndicales. Le Président nous a indiqué cet après midi que notre requête a été transmise au cabinet du Ministre.

Les organisations syndicales élues, compte tenu des menaces qui pèsent sur l’avenir du Centre et de ses agents, ont aussi demandé le report de l’examen du point sur le référentiel des métiers.

La tutelle ministérielle ayant fait elle-même du référentiel des métiers un préalable à toute discussion sur la grille salariale, la CGT réaffirme que la mise en œuvre du référentiel au Centre Pompidou devra obligatoirement déboucher sur une revalorisation substantielle de cette grille.

La CGT rappelle qu’elle tiendra
une réunion mensuelle d’information syndicale :
Jeudi 15 octobre à 11 heures,
Salle ciné 2,
1er sous-sol du Centre

L’information syndicale est ENCORE un droit.

Venez nombreux

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