Malgré une très longue attente ( pour ne pas dire interminable) de près de neuf mois, il semblerait que les distantes divinités en costume gris qui peuplent le ministère des finances ne soient toujours pas décidées à nous délivrer l’enveloppe de notre cadrage  salarial. 

Habituellement donnée en Mai pour être traduite en espèces sonnantes et trébuchantes sur les fiches de paie en Juin, l’enveloppe est toujours coincée. Mais cela ne semble pas poser un grand souci moral aux tutelles de Bercy de faire attendre les salarié . Salariés , qui eux tirent la langue pour faire face à la rentrée scolaire et à l’inflation qui ne ralentit pas.

Force est de constater qu’à Bercy, on ne vit pas dans la même réalité et que l’on pense sans doute que nous vivons dans un pays enchanté ou les humains vivent d’air et d’eau fraiche.

En attendant, dans le monde réel, l’inflation continue ses ravages.

 Le tableau ci-dessous permet de  saisir l’urgence de la situation.

L’inflation prévue par l’Insee pour 2023 sera au mieux de 5%. L’augmentation du point d’indice obtenue l’année dernière a ainsi été entièrement dévorée par cette nouvelle progression des prix. Pire entre 2021 et 2023, l’inflation des prix de l’alimentaire est prévue d’avoisiner les 21%, ce qui frappe d’autant plus rudement les salaires les plus bas . 

Le décrochage historique de la valeur des salaires de la RMN GP a donc encore une fois repris sa course en 2023.

Face à cette situation aussi brutale qu’ injuste voici nos revendications 

REEVALUER LE POINT D’INDICE à 6 € ET METTRE EN PLACE UN 13EME SALAIRE.

En 20 ans la valeur du point d’indice de la RMN GP a décroché de l’inflation constatée par l’INSEE !

C’est près de 22 %  de pouvoir d’achat qui s’est évaporé !

Aucun rééquilibrage de la simple inflation n’a jamais été mis en place. Au contraire année après année, nos salaires ne n’ont jamais été réévalués de l’inflation et nous sommes devenus de  plus en plus pauvres, aujourd’hui comme demain. 

Demain car nos retraites seront plus faibles ayant décroché de la valeur du point d’indice IRCANTEC à cause de cette non prise en compte de l’inflation .

Nos retraites, encore plus tardives à cause d’une reforme purement idéologique, seront ainsi misérables et plongeront de nombreux collègues dans la précarité !   

Il est plus que temps de stopper cette infernale machine à devenir pauvre !

Il faut réévaluer nos salaires au niveau de l’inflation réelle de l’année et résorber notre retard historique! 

La CGT revendique ainsi une réévaluation globale  des salaires de 24% .

22% simplement pour récupérer notre pouvoir d’achat et 2% de progression des revenus.

Une augmentation décomposée avec un point d’indice à hauteur de 6€ (15,4% d’augmentation) et la mise en place d’un treizième salaire bonifié ( 8,6% d’augmentation).

 Il faut instaurer un véritable 13ème mois de salaire qui constituera une vraie avancée sociale à l’identique de ce qui a été mis en place à la BNF. Il n’y a aucune raison objective que ce qui est possible très largement et notamment à la BNF ne soit pas possible à la RMN GP dont la situation financière est tout à fait comparable et même meilleure.

METTRE DEFINITIVEMENT FIN AU SCANDALE DE L’INTEGRATION DES MOBILITES INTERNES DANS L’ENVELOPPE NAO

A la RMN GP, une partie conséquente de l’enveloppe de la NAO (négociation annuelle ), censée permettre aux salaires d’être au minimum réévalués de l’inflation est utilisée depuis des années pour attribuer en toute opacité des mesures de mobilités aux salariés. Ces modifications de poste ou de fonction et ces attributions de points sont décidés sans aucune consultation et information des organisations syndicales.

Ces mesures ont un but : favoriser la réduction globale de la masse salariale ! On supprime ici un poste et on repartit le travail entre les collègues restants au prix de quelques points.

Et ces mesures sont financées sur l’enveloppe globale d’augmentation des salaires. 

Plus de mobilité individuelle c’est moins d’augmentation générale ! On donne à quelques-uns au détriment de tous ! 

Il faut en finir avec ces pratiques occultes qui favorisent le clientélisme et l’iniquité.

Le budget des mobilités internes ne doit pas être pris sur l’enveloppe de la NAOI !

Avec les économies de masse salariales, et l’effet noria (remplacement d’anciens salariés par des plus jeunes) la direction a largement les moyens de financer les mobilités individuelles sur le budget général de la masse salariale !

La CGT revendique que les mobilités internes ne soient pas financées par l’enveloppe de la NAO !

La CGT revendique une totale transparence sur les mobilités internes et que celles-ci soient connues et documentées auprès des organisations syndicales pour pouvoir vérifier l’égalité et l’équité de traitement entre tous les salariés.

REEVALUER LES BAS SALAIRES

-25%, c’est l’écart entre les plus basses rémunérations de la RMN GP et celles des contractuels du Ministère de la Culture. Le point d’indice minimum de la RMN GP est constamment talonné par le SMIC.

C’est une urgence sociale de rémunérer correctement les bas salaires de la RMN GP.

La CGT revendique une réévaluation spécifique de 25% des bas salaires pour être en ligne avec les salaires du Ministère de la Culture.

REVALORISER L’ANCIENNETE.

Sans prise en compte de l’expérience et de l’ancienneté, les salaires stagnent pendant des années et sont rabotés par la non revalorisation du point d’indice.

Il faut mettre fin à cette situation de régression sociale et organiser une véritable prise en compte salariale de l’ancienneté et de l’expérience pour que tous les salariés et tout particulièrement les seniors puissent bénéficier d’une vraie progression de leur revenu tout le long de leur carrière.

Au Palais de Tokyo pourtant subventionné à plus de 60% les salariés tous les 2 ans reçoivent 3% d’ augmentation au titre de l’ancienneté. A la riche RMN GP, nous en sommes à des années lumières !

A la RMN GP, plus on a d’ancienneté moins bien on est payé.  Cela doit changer ! 

La CGT revendique une réforme des règles d’ancienneté et la mise en place d’un nouveau dispositif pour assurer à tous une progression salariale régulière sur toute la carrière.

Paris, le 21 septembre 2023

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