SOUS-TRAITANCE A LA CAPA : 32 JOURS DE GRÈVE, LE CONFLIT PERSISTE !

UN CONFLIT DE FOND POUR DES REVENDICATIONS DE BASE !

Après 32 jours de grève continue, suite à la mise en place de la médiation de l’Inspection du Travail, les agents de la société KORPORATE, société prestataire de la sécurité à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine (CAPA), ont ensemble voté en Assemblée Générale ce jeudi 2 février la suspension de la grève dans l’attente des résultats de la négociation.

Les raisons du conflit avec leur employeur sont toujours bien d’actualité. En effet les agents exigent les garanties minimales suivantes :

  • le maintien sans condition sur le site de la CAPA, des agents repris par la société KORPORATE,
  • l’encadrement de la clause de mobilité et le respect des dispositions prévues par le CCAP conclu entre le prestataire et la CAPA,
  • la non-discrimination à l’égard des agents grévistes,
  • des garanties contre les pressions déjà exercées sur eux dès le début du transfert du marché à KORPORATE pour faire partir les agents les plus expérimentés et donc les mieux rémunérés.

La société KORPORATE refuse jusqu’ici toute avancée sur ces points cruciaux.

Les agents de KORPORATE en grève et, leur ténacité sans faille depuis le 1er janvier, ont permis d’arracher à KORPORATE qui leur refusait :

  • le renouvellement de leur tenue de travail avec une dotation neuve,
  • le respect des conventions collectives sur les plannings : vacation sans coupure avec pauses rémunérées, durée de celles-ci, délais de transmission des planning mensuels.

Les agents de KORPORATE, les personnels de la Culture, leurs organisations syndicales CGT restent extrêmement vigilants sur les conditions de reprise du travail, en particulier le maintien de la médiation de l’Inspection du Travail avec son calendrier prévisionnel tel qu’il a été déterminé aujourd’hui.

Les agents grévistes en Assemblée Générale ont voté ensemble le principe d’une reprise sans délais du mouvement de grève si ces conditions sont remises en cause par la direction de KORPORATE. La CGT-Culture et ses syndicats, l’US Commerce CGT sont prêtes à ré-intervenir sur le site de la CAPA comme au sein du ministère pour les mêmes exigences.

LA SOLIDARITÉ ENTRE SALARIE-E-S, FACE À LA COMPLICITÉ DES EMPLOYEURS !

La solidarité des personnels de la Culture, des militants de la CGT-Culture, de ceux de l’US Commerce CGT ainsi que de l’Union Départementale CGT de Paris, l’UL CGT du XVIème arrondissement, avec fermeture du site, manifestation dans les salles du musée, intervention auprès des publics de l’auditorium, ainsi que les articles dans le « Journal des Arts », « Le Monde », interview France-Info et Médiapart … ont fait comprendre au Ministère de la Culture (tutelle de la CAPA), à son Secrétaire Général, comme à la Direction générale des Patrimoines et de l’Architecture tout l’intérêt d’appuyer la demande faite par les agents en grève d’une médiation de l’Inspection du Travail que la société KORPORATE a tout fait pour éviter, préférant le dialogue de sourd et la mauvaise foi permanente.

On ne soulignera jamais assez ici la complicité de la Présidente de la CAPA avec le prestataire KORPORATE aussi bien dans la forme que sur le fond de son refus d’entendre les revendications légitimes des agents et sa responsabilité dans la prolongation de ce conflit social.

EXTERNALISATION, SOCIÉTÉS PRESTATAIRES, SOUS-TRAITANCE, … :  SOURCES DE CONFLITS ET DE RÉGRESSIONS SOCIALES !

Pour la CGT-Culture, cette grève et l’attitude du prestataire dans ce conflit social, comme on l’a vu dans bien d’autres sites du Ministère, font la démonstration que le recours aux prestataires extérieurs, à l’externalisation/privatisation des missions de sûreté et surveillance, – toutes des missions correspondant à celles des corps de titulaires de la filière Accueil et Surveillance propre au Ministère de la Culture -, est une absurdité sociale et financière motivée par une seule règle : la baisse de la masse salariale du service public !

L’absence de volonté du Ministère de la Culture d’engager la Charte Sociale et ses clauses sociales, qu’il a pourtant signée avec toutes les organisations syndicales de la Culture en 2015 pour tenter d’endiguer les dérives anti-sociales des sociétés prestataires, lui coute au final un conflit social à gérer malgré tout et une image de « marque » peu reluisante auprès des publics.

Pour toutes ces raisons, la CGT-Culture revendique l’internalisation des missions et des agents prestataires au sein du Ministère de la Culture.

Paris, le 2 février 2023

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