On ne naît pas syndicaliste, on le devient…


Parler ou écrire sur la formation syndicale n’est pas une chose si aisée qu’il y paraît. En dehors des informations purement pratiques (comment s’inscrire, à qui la formation est-elle destinée…) et règlementaires, comment inciter les camarades à suivre la formation syndicale ? Plutôt que de tomber dans les grands discours lénifiants, autant parler de mon expérience personnelle en tant qu’adhérent « de base » et de mon propre parcours.

Être militant n’est pas inné, loin de là. Et tous ceux, qui comme moi, sont « tombés dedans » étaient loin de se douter qu’un jour ils pourraient exercer des responsabilités syndicales. On m’aurait dit il y a 10 ans « tu seras secrétaire général d’un syndicat CGT », je ne l’aurais pas cru une seule seconde et pourtant…

Ma première expérience du syndicalisme CGT est celle du congrès de la CGT-Culture à Superbesse fin 2007. J’ai beaucoup hésité et si ce n’est la forte insistance d’une bonne amie, je ne m’y serait jamais rendu et mon destin aurait sans doute été différent. Mon entrée dans ce nouvel univers ne s’est pas faite de manière fracassante. Comme tout nouveau je m’étais fait discret et je n’ai pas osé une seule fois prendre la parole. J’étais à la fois admiratif, intimidé et… complètement perdu !

Dans les semaines qui suivirent, j’arrivais à la permanence syndicale, ravi mais pas beaucoup plus à l’aise. Les personnes qui étaient autour de moi parlaient un langage que je ne comprenais qu’à moitié en employant des termes qui m’étaient étrangers avec toutes sortes de sigles bizarres comme CHS, CTP, CAP, CCP, HMI… et j’en passe. Prendre la parole en public, plus encore face à l’administration était pour moi totalement contre-nature, j’étais (et je reste) d’une grande timidité. Ma connaissance du CMN était somme toute assez limitée et je ne connaissais pas grand chose du Ministère de la Culture et encore moins de la Fonction Publique. De plus, même avec une certaine conscience politique, j’étais ignorant de ce qu’est la CGT, de son histoire, de ses positions, de ses orientations, de ses idées, de ses structures, de son fonctionnement…

Le problème, c’est qu’il n’existe pas d’école ou de diplôme qui apprenne le syndicalisme ou prépare au militantisme et pour cause ! Être militant – en tout cas à la CGT – n’est pas un métier et encore moins une carrière. Tous les camarades qui exercent de près ou de loin des responsabilités sont des collègues comme vous et moi, qui à la fin de leur mandat, devront réintégrer leur service ou leur établissement.

Bref, il ne me fallu pas longtemps pour avoir le décodeur et peu à peu j’apprenais, comme on dit, sur le tas. Mais l’expérience, aussi enrichissante soit-elle, ne fait pas tout car pour acquérir la connaissance il faut avoir les bons outils.

Voilà ce qu’est la formation syndicale : un outil destiné à tous les militants à tous les adhérents. Car la formation syndicale n’est pas un cours magistral mais un lieu de rencontre et d’échange d’expérience. Elle n’est pas destinée à formater les esprits mais à armer les camarades face aux situations qu’ils doivent affronter.

Les stagiaire doivent pouvoir y apporter leurs interrogations et leurs doutes, les partager avec d’autres et, non pas de repartir avec des réponses toutes faites, mais avec des outils permettant d’y répondre soi-même. Susciter les questionnements et les remises en cause, plutôt qu’apporter une connaissance toute théorique, voilà le but de la formation syndicale.

Par ailleurs, quelque soit le niveau d’implication ou l’expérience déjà acquise, il n’est jamais trop tard pour apprendre.

Alors, qu’attendez-vous ? Inscrivez vous !

P.S.
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