ÉDITORIAL

Le CMN est un réseau de monuments unique par sa diversité de sites : de la période préhistorique jusqu’au XXème siècle. Il est implanté sur tout le territoire et c’est la mutualisation des moyens qui permet la subsistance et l’ouverture de l’ensemble des monuments. Ces dernières sont mises à mal par un ensemble de faits récents et assez inquietants pour l’Etablissement Public. Au Mont-Saint- Michel, à la place du syndicat mixte qui gère actuellement la baie et le transport sur le site, se profilerait à l’horizon la création d’un EPIC (Etablissement Public Industriel et Commercial), qui, à terme risquerait d’inclure l’abbaye . Perdre ce site, vital pour l’équilibre financier de l’établissement, risquerait de déstabiliser le CMN.

L’arrivée de l’hôtel de la Marine dans le giron du CMN est trop récente pour pouvoir se subsituer au départ du Mont-Saint-Michel. De plus cet hôtel nécessite énormément de travaux avant de pouvoir être ouvert au public, d’où l’emprunt de 80 millons d’euros fait par le CMN au Crédit agricole….il ne serait pas très prudent de mettre la charrue avant les boeufs…comme sait si bien le faire le CMN.

La loi vigipirate, pourtant censée être sur une période restreinte, s’eternise et nous constatons une pérenisation de l’application du plan vigipirate. Cette mesure sécuritaire mobilise les personnels sur une tâche qui s’ajoute à leurs missions premières : l’accueil du public et le partage des connaissances. Or il n’est plus à démontrer que tous les monuments, sans exception, souffrent d’un sous effectif chronique qui les empêche d’accueillir correctement les visiteurs.Ajouter cette tâche sans donner les moyens humains et matériels est une entrave de plus au bon fonctionnement des monuments. Si en janvier 2015 le gouvernement avait propulsé la culture comme vecteur des idées de la République, force est de constater qu’en 2016 la découverte de notre patrimoine n’est plus qu’une opportunité hypothétique, mais on ne peut que remarquer que les visiteurs boudent déjà certains monuments dont les plus importants…Que peut-on craindre pour 2017 ?

La loi El Khomri est passée devant les assemblées grâce à l’utilisation abusive de l’article 49-3, mais elle reste toujours très contestée car 70% de la population y est opposé. En 2006 pour le CPE (Contrat Première Embauche) la CGT ne s’était pas résignée – cette loi n’avait pour but que de précariser la jeunesse. En 2017 elle n’abdiquera pas plus.

Quant à la sortie de la dérogation, la direction du CMN a établi une liste des métiers qui seraient exclus de cette sortie de dérogation, elle souhaite avoir la main-mise sur les emplois….pire, elle demande la gestion directe des agents titu- laires ! Mais en a-t-elle les moyens ? (emprunt de 80 million sur 30 ans, baisse de fréquentation suite aux attentats…)

Ce n’est pas le moment de se replier sur soi-même ni d’avoir une vision réduite de la situation. Les évènements, tel que nous les connaissons, doivent nous interpeller et nous obliger à nous interroger sur la place de la Culture au sein de notre société ainsi que sur le devenir du CMN. La pérennité d’un service public culturel tel que le nôtre et le renforcement de la Fonction publique, via la levée des dérogations des établissements publics, sont certainement des débuts de réponses et le SNMH-CGT ne manquera pas de s’inscrire dans ces démarches avec et pour les personnels.

Fichier(s) joint(s)