Monuments-Infos n°63 mai 2011

La résistance, maintenant !


Pression sur les agents, détournement de leurs droits, menaces disciplinaires permanentes, dégradation
des conditions de travail, la politique sociale aujourd’hui au CMN ne cesse de déraper
vers le toujours plus calculé et le toujours moins … humain. C’est une sacrée dérive et on est
en droit de s’en inquiéter. Car comment traduire autrement le management souvent agressif –
et très hostile – qui censure de fait les agents – toute catégorie confondue – dans leurs missions
au quotidien. D’accord, c’est à la mode et c’est dans l’air du temps, et on peut toujours penser
que les choses changeront d’ici peu. Mais ce qui ne peut être admis sans qu’on ne réagisse, c’est
cette violence – morale et verbale – perpétrée sur les personnes dans leurs rapports avec leurs
hiérarchies.
Cela suffit !
Bien sûr la question est politique. Comment traduire autrement le programme clairement affiché
d’impulser l’idée de rendement et de rentabilité dans la fonction publique ? Y compris dans la
gestion RH. Il faut optimiser l’organisation du travail en équipe comme on parlerait de méthodes
de « marketing » pour « mettre en oeuvre une performance objective ». Même si au bout du
compte nous touchons à l’humain et nous lui retirons tout intérêt au travail. Après c’est comme
on voudra, les méthodes sont au choix et force est de constater qu’au CMN aujourd’hui, c’est
dans les rapports conflictuels que les choses se vivent et se supportent.
Nul n’a lieu de s’en réjouir. Parce que ces méthodes cristallisent les mécontentements et les
doutes, les malaises, la détresse, et contribuent dangereusement au pourrissement de nos
services publics. Pire, elles détruisent l’esprit du collectif indispensable au fonctionnement
d’une administration qui se veut toute entière au service d’un pays. Et puis, disons le simplement,
l’État n’est pas une épicerie, pas plus le CMN !
Peut-être qu’il y a d’inquiétantes erreurs de casting finalement dans tout ce déploiement de
mépris pour les agents que nous sommes au sein de notre institution. La direction dirige,
certes, mais au point qu’elle fustige le moindre écart d’expression libre de ses personnels.
Elle les cadre jusqu’aux menaces de sanction – à tous les niveaux – et même si ce qu’elle
demande n’est pas réalisable.
Ce n’est pas acceptable !
Alors oui, ces dirigeants se sont sans doute trompés de porte lorsqu’ils ont passé le
porche de Sully. Car nous oeuvrons pour l’intérêt général, et non pas seulement pour
celui de l’établissement, ce qui est une toute autre affaire. Aussi bien nous sommes les
serviteurs d’un service public d’Etat porteur de valeurs hautement fédératrices de solidarité
et de justice sociale. Nous ne sommes pas dans la logique très restrictive d’une
gestion privée et d’intérêts particuliers dont la fonction publique ne relève d’aucune
façon. Et plus, nous n’avons pas à faire les frais d’une débandade administrative qui
s’essouffle à force de se censurer sur ses principes les plus fondamentaux : respect
des droits et des personnes dans leur travail, refus de tout clivage entre les agents,
de toute discrimination, de toute méthode de gestion des personnels visant à isoler
par la terreur et la pression l’individu pour le faire taire.
Le dialogue entre la Direction et les agents est rompu au CMN, le dialogue social
tout autant. Faisons en sorte collectivement que ce dialogue continue entre nous.
C’est une question de dignité, c’est une question de résistance …

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