Monuments-Infos n°60 novembre 2010

Le Libéralisme nuit gravement à la santé


La rentrée sociale devait être chaude, elle l’a été. Les journées de mobilisation des 7 et 23 septembre, des 2, 12
et 23 octobre et le 6 novembre ont été largement suivies allant d’1 à 3 millions de personnes dans la rue !
Il fallait bien ça face à une réforme réactionnaire sur les retraites qui vont à l’encontre du pouvoir d’achat,
de l’emploi, des femmes, de la santé, de l’espérance de vie…
Voici quelques chiffres communiqués par l’INSEE qui montre combien le décalage est grand entre l’espérance
de vie qui certes se prolonge et justifierait – d’après le gouvernement – le recul du départ à la retraite
et l’espérance de vie… en bonne santé :

Hommes Femmes Ouvriers Cadres
Espérance de vie 78 ans 84 ans 76 ans 82 ans
Espérance de vie en bonne santé 63 ans 64 ans 59 ans 69 ans

Autant dire que la durée pour profiter pleinement de sa retraite est déjà infime : 63 ans pour les hommes
et 64 pour les femmes, et seulement de 59 ans pour les ouvriers ! Mais la nouvelle loi sur les retraites
reculant l’âge de départ à la retraite de 60 à 62 et surtout avec départ à taux plein de 65 à 67 ans, il
n’y aura que les cadres pour profiter pleinement de leurs retraites… et ce pendant deux ans !
Entre les périodes d’études, de chômage, les carrières interrompues pour les femmes afin d’avoir et
d’élever des enfants, qui aura les moyens de partir plus tôt ? Aujourd’hui, c’est déjà 13% de la population
française vit sous le seuil de pauvreté, soit 8 millions d’individus dont 1 million de personnes
âgées de plus de 65 ans !
Dans ces conditions, à qui fera-t’on croire qu’on laisse la «liberté » de travailler à ceux qui le veulent
? Alors même que les entreprises se débarrassent des séniors dont 6 sur 10 arrivant à l’âge de
la retraite sont déjà hors emploi (en moyenne à 58,5 ans).
Et que dire de la situation des jeunes, eux, qui connaissent un taux de chômage record à 23%
(INSEE) !
Par ailleurs, nous n’en rajouterons pas sur les méthodes managériales anglo-saxonnes que les travailleurs
(salariés ou entrepreneurs) subissent, de l’impact sur la santé publique que cela induit
et du coût économique (pouvant atteindre 3 milliards d’euros selon l’INSEE) !
Et comme tout ceci n’est pas assez libéral, nous connaissons dans la loi de finances 2011 une
nouvelle vague de déremboursement de médicaments, histoire de porter atteinte à un autre
droit : celui à la santé. Autant dire que pour les plus fragiles, entre une santé de moins en
moins accessible, des conditions de travail qui se détériorent et une prolongation de la vie
professionnelle qui n’est en rien une garantie d’emploi mais d’avantage de précarité, il se
pourrait que d’ici peu l’espérance de vie cesse de progresser pour diminuer et montrerait à
quel point nous vivons une époque de régression sociale !
Alors que la richesse se répartie de plus en plus au profit du capital et au détriment du
travail, que la réforme des retraites est supporter à 85% par les salariés, que cette loi a été
voté à une très faible majorité parlementaire, il est temps que d’autres choix soient pris
pour une société plus juste et un avenir meilleur.

DE NOUVELLES MOBILISATIONS SONT A VENIR
ALORS UN SEUL MOT D’ORDRE
TOUS ENSEMBLE !

Fichier(s) joint(s)