Louvre, une inauguration presque normale !

Le président de la République a inauguré ce mardi matin le nouveau département des arts de l’Islam au Louvre.

La CGT-Culture avait décidé de saisir cette occasion pour interpeller François Hollande sur la situation très dégradée du ministère de la culture après un quinquennat marqué par les restructurations administratives, les destructions massives d’emplois, la précarisation, l’ouverture à des intérêts privés, la perte de sens, et plus largement la libéralisation accélérée du service public culturel.

Nous avons voulu rappeler au président du « changement » que la culture ne pourrait pas supporter de nouvelles suppressions d’emplois et coupes budgétaires et qu’il devait par conséquent revenir sur les arbitrages budgétaires négatifs pris par son gouvernement à l’encontre du ministère de la culture.
En l’occurrence, cette ouverture, faute d’emplois suffisants, n’est possible qu’en déshabillant d’autres secteurs du musée. Cette pratique est hélas à l’œuvre dans nombre de nos services et établissements.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le contact n’a pas été facile. Le contexte politique et le dimensionnement même de cet événement expliquant peut-être cela, cette inauguration a eu lieu sous très haute protection policière.
Quoi qu’il en soit, à l’heure où on nous rebat les oreilles avec « le dialogue social retrouvé », on ne peut que déplorer que la première organisation syndicale du ministère de la culture ait été empêchée de faire valoir normalement ses revendications, et ce même à distance respectable du président normal et de ses invités d’honneur.

Dans ces conditions difficiles, nous avons quand même pu arracher un quart d’heure d’échanges avec le conseiller culture du président et le conseiller social d’Aurélie Filippetti.

Les propos de François Hollande sur « le mécénat, une chance pour notre pays » augurent bien mal de la volonté réelle des nouveaux dirigeants de reprendre la main sur les politiques et les projets culturels. Quand les plus hautes autorités de notre pays, pays des droits de l’homme, donnent ainsi un blanc seing aux patrons des grands opérateurs culturels – dont monsieur Loyrette au Louvre – pour attirer des financements privés sans être trop regardants sur la provenance de l’argent, il y a vraiment de quoi s’inquiéter !

Tout laisse à penser, mais ce n’est pas une surprise, que nous allons devoir de nouveau livrer un combat âpre et sans concessions pour défendre l’emploi culturel, les missions et conditions de travail des agents et pour sortir de l’ornière un ministère de plus en plus sur le fil du rasoir.

Paris, le 18 septembre 2012

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