Le service public culturel, un investissement d’avenir

La CGT-Culture et la FP CGIL soutiennent depuis longtemps l’idée que la culture et le service public culturel sont essentiels pour l’avenir et la démocratie dans nos sociétés, en Europe et dans le monde. La culture est avant tout la rencontre avec l’autre !

Dans une société de plus en plus fermée, minée par les divisions et la tentation d’aller vers des politiques plus autoritaires, nous affirmons que la culture et donc les politiques culturelles et le service public culturel restent indispensables pour construire un avenir pacifique et libre.

Ensemble, nous réaffirmons que la culture n’est ni une marchandise ni un supplément d’âme, et qu’elle est essentielle pour se rencontrer, partager et construire un monde juste, libre, durable, diversifié et heureux, indispensable à la transformation sociale de la société et à la démocratie

La crise que nous traversons est une crise écologique, économique et sociale, mais c’est surtout une crise systémique, celle d’un modèle à bout de souffle, le capitalisme, un modèle dont les dégâts sur le développement culturel, l’environnement et les êtres vivants s’apparentent désormais à un écocide.

Le déclin progressif des politiques publiques culturelles au profit de modèles privés de gestion de l’offre culturelle a entraîné un phénomène général de dumping salarial, de précarité et de perte des droits des travailleurs.

Si l’avenir est fait de tant d’incertitudes, nous devons remettre au centre de notre action la reconquête du principe même du service public culturel dans les politiques publiques, en élargissant ainsi son champ d’action et en construisant ensemble et démocratiquement, dans un esprit de solidarité, une alternative durable.

Pour atteindre cet objectif, la CGT-Culture et la FP CGIL participent activement au développement de la démocratie culturelle et à la campagne pour des politiques culturelles publiques fortes et clairement assumées par les pouvoirs publics.

Pour cela, les pouvoirs publics doivent donner les moyens nécessaires. Or depuis des années, les coupes budgétaires répétées et des choix politiques nocifs ont affaibli nos ministères En France, près de 2 000 emplois ont été supprimés depuis 2015 et, en Italie, il en manque 8 000 pour couvrir les besoins nécessaires.

Cela conduit inévitablement à un délitement des connaissances et des compétences et à une détérioration importante des conditions de travail, tandis que la précarité et le dumping social gagnent du terrain.

L’expertise des personnels de nos ministères est de très haut niveau et ce n’est en aucun cas le fruit du hasard.

Elle est le résultat du travail de longue haleine d’hommes et de femmes attachés à leur mission et d’une politique et d’une stratégie certes anciennes mais qui ont fait leurs preuves. Bien sûr, ce développement professionnel est exigeant. Il nécessite une politique du personnel s’inscrivant dans une vision ministérielle stratégique des carrières, des emplois et des métiers. Les compétences et les connaissances acquises après des années de pratique restent fragiles. Nous savons qu’il faudrait des années pour les reconstruire et que certaines seraient perdues à jamais si nous faisions l’erreur de ne pas assurer leur transmission et leur durabilité.

Dans le même temps, nous devons faire des choix qui favorisent l’innovation organisationnelle, la reconnaissance des professions émergentes et la réinternalisation des activités externalisées.

Nos deux syndicats s’engagent à travailler, à se soutenir mutuellement et à agir ensemble pour que le travail et le rôle du secteur culturel soient respectés et revendiqués.

Ils demandent donc à leurs gouvernements respectifs d’agir et de débloquer les moyens pour : 

  • un service public culturel transformé et renforcé
  • l’essor de la démocratie culturelle
  • le maintien et le renforcement de l’expertise et des compétences
  • la création d’emplois et l’ouverture des concours nécessaires aux besoins et à la pérennité des missions
  • une programmation anticipée des besoins professionnels avec un vaste plan de recrutement qui prenne en compte la transmission des expertises et des savoirs entre les travailleurs
  • des salaires décents en rapport avec le coût de la vie, valant reconnaissance du travail, qui garantissent l’égalité de rémunération et l’égalité des droits pour tous les travailleurs, hommes et femmes.
  • des conditions de travail stables et décentes
  • des ressources réellement à la hauteur des défis et des besoins
  • un nouveau modèle de développement social et culturel qui soit participatif, solidaire et durable.

Nos deux syndicats dénoncent :

  • la précarité, le dumping social, la privatisation et l’exploitation éhontée des salariés des entreprises prestataires de service

Notre lutte contre les modèles de marchandisation de la culture et contre le consumérisme culturel doit dépasser les frontières de nos pays et acquérir une dimension de lutte et de solidarité internationale pour la défense de tous les travailleurs des services culturels publics.

La CGT-Culture et la FP CGIL MIC continueront à dialoguer et à construire des relations avec les syndicats de toute l’Europe et la Fédération syndicale européenne des services publics (FSESP) sur les questions du service public culturel et pour l’unité du personnel et de tous les travailleurs.

Vive la culture,

vive le service public de la culture et ses travailleurs

et que vive la démocratie sociale et culturelle !

Paris – Rome, le 21 novembre 2022

La CGT-Culture en France est une Union syndicale de la Confédération générale du travail (CGT). Elle est la première organisation syndicale du ministère de la Culture français. Elle est constituée de onze syndicats qui représentent les personnels du ministère de la Culture dans toutes ses entités : administration centrale et services déconcentrés, services à compétence nationale, établissements publics et organismes de droit privé réalisant des missions de service public culturel de l’État sur le territoire national. Elle est la première organisation syndicale représentative au ministère de la Culture et est membre de l’UFSE CGT, l’Union Fédérale des Syndicats de l’État. 

Le FP CGIL MIC en Italie représente les personnels du Ministère de la Culture et fait partie de la FP CGIL (Fonction Publique CGIL), elle-même une structure de la CGIL (Confédération générale italienne du travail). Elle est la première organisation syndicale du ministère de la Culture italien. Le secteur des ministères de la fonction publique de la CGIL s’occupe de la protection de celles et ceux qui travaillent chaque jour dans les administrations centrales de l’État pour assurer des droits à la citoyenneté garantis par la Constitution.

CGT-Culture e FP CGIL da tempo sostengono l’idea che la cultura e il servizio pubblico culturale sono essenziali per il futuro e per la democrazia nelle nostre società, in Europa e nel mondo. La cultura è soprattutto l’incontro con l’altro!

In una società sempre più chiusa, minata dalle divisioni e dalla tentazione di andare verso politiche più autoritarie, affermiamo che la cultura e quindi le politiche culturali e il servizio pubblico culturale restano indispensabili per costruire un futuro sereno e libero.

Insieme riaffermiamo che la cultura non è né una merce né un supplemento dell’anima, ed è essenziale per incontrarsi, condividere e costruire un mondo, giusto, libero, sostenibile, diverso e felice, essenziale alla trasformazione sociale della società e alla democrazia.

La crisi che stiamo attraversando è una crisi ecologica, economica e sociale, ma è soprattutto una crisi sistemica, quella di un modello senza fiato – il capitalismo, un modello il cui danno allo sviluppo culturale, all’ambiente e agli esseri viventi è ora simile all’ecocidio.

Il progressivo declino della politica culturale pubblica a favore dei modelli privati ​​nella gestione dell’offerta culturale ha prodotto un fenomeno generale di dumping salariale, precarietà e perdita dei diritti dei lavoratori.

Se il futuro è fatto di tante incertezze, dobbiamo rimettere al centro della nostra azione la riconquista del principio stesso del servizio pubblico culturale nelle politiche pubbliche, ampliandone così il campo d’azione e costruendo insieme e democraticamente, in uno spirito di solidarietà, un’alternativa sostenibile.

Per raggiungere questo obiettivo, la CGT-Culture e la FP CGIL sono attivamente coinvolte nello sviluppo della democrazia culturale e nella campagna per politiche culturali pubbliche forti, chiaramente assunte dai poteri pubblici.

Per questo dobbiamo fornire i mezzi necessari, ma per anni tagli di bilancio e scelte politiche sbagliate hanno fatto sì che ci ritroviamo con i nostri ministeri indeboliti. In Francia dal 2015 sono stati persi quasi 2.000 posti di lavoro e in Italia ne mancano 8.000 per coprire i bisogni necessari.

Ciò comporta inevitabilmente una disintegrazione delle conoscenze e delle competenze e un notevole deterioramento delle condizioni di lavoro, mentre la precarietà e il dumping sociale stanno guadagnando terreno.La competenza del personale dei nostri ministeri è di altissimo livello e non è in alcun modo frutto del caso. Questo è il risultato di un lavoro di lunga data di uomini e donne impegnati nella loro missione e di una politica e di una strategia che sono certamente antiche ma che hanno dimostrato il loro valore. Certamente questa  valorizzazione professionale è esigente. Richiede una politica del personale che si inscrive in una visione strategica ministeriale delle carriere, dei lavori e delle professioni. Le competenze e le conoscenze acquisite dopo anni di pratica rimangono fragili. Sappiamo bene che ci vorrebbero anni per ricostruirli e che alcuni andrebbero persi per sempre se commettessimo l’errore di non garantirne la trasmissione e la durata. Allo stesso tempo occorrono scelte che favoriscano l’innovazione organizzativa, il riconoscimento delle  professioni emergenti, la reinternalizzazione delle attività cedute all’esterno.

 I nostri due sindacati sono impegnati a lavorare, sostenersi a vicenda e agire insieme per garantire che il lavoro e il ruolo del settore culturale siano rispettati e rivendicati.

Per questo, domandano ai loro rispettivi governi di agire e sbloccare i mezzi per :

 un servizio pubblico culturale trasformato e rafforzato

  • lo sviluppo della democrazia culturale
  • il mantenimento e rafforzamento delle competenze
  • la creazione di posti di lavoro e l’apertura dei concorsi necessari ai bisogni e alla sostenibilità delle missioni
  • una adeguata e tempestiva programmazione dei fabbisogni professionali e occupazionali da garantire attraverso piani straordinari di nuove assunzioni,  finalizzata anche ai fini di una opportuna trasmissione dei saperi e delle competenze  tra i lavoratori            
  • degli stipendi dignitosi all’altezza del costo della vita e che riconoscono il lavoro e che garantiscono la parità salariale e dei diritti tra tutti i lavoratori, uomini e donne, indipendentemente dal rapporto di lavoro e dall’appartenenza sessuale
  • delle condizioni di lavoro stabili e dignitose
  • le risorse veramente all’altezza delle sfide e dei bisogni
  • un nuovo modello di sviluppo sociale e culturale, partecipativo, solidale e sostenibile

 I nostri due sindacati denunciano :

  • la precarietà, dumping sociale, privatizzazioni e sfruttamento spudorato dei dipendenti dei fornitori di servizi

La nostra lotta contro i modelli di mercificazione della cultura e contro il consumismo culturale deve oltrepassare i confini dei nostri paesi e acquisire una dimensione di lotta e di solidarietà internazionale a difesa di tutti i lavoratori dei servizi culturali pubblici.

CGT-Culture e FP CGIL MIC continueranno a dialogare e a costruire relazioni con i sindacati di tutta Europa e la Federazione europea dei sindacati dei servizi pubblici (EPSU) sui temi del servizio pubblico culturale e per l’unità del personale e di tutti i lavoratori. 

Viva la cultura,

viva il servizio pubblico della cultura e i suoi lavoratori

e viva la democrazia sociale e culturale!

Parigi-Roma, il 21 novembre 2022

Le communiqué en ligne sur le site de la FP CGIL MiC en cliqiuant ICI