Après le drame du 23 janvier, le Ministre a rencontré la CGT-Culture

La CGT-Culture et la section CGT de la Réunion des Musées Nationaux communiquent :

Après le drame du 23 janvier, le Ministre a rencontré la CGT-Culture

Le mercredi 25 janvier dans la soirée, la CGT-Culture s’est rendue à la rencontre que lui avait proposée le ministre de la Culture après le suicide de notre camarade Mohammad Bahramian au siège de la Réunion des Musées Nationaux le 23 janvier dans l’après-midi.

Visiblement troublé, Renaud Donnedieu de Vabres a commencé par exprimer son soutien aux proches et aux amis de Mohammad, parmi lesquels ses camarades de la CGT-Culture, ainsi qu’à l’ensemble des salariés de la RMN qu’il savait très affectés.

Au fil de la discussion, le Ministre a notamment souhaité connaître quelles étaient la situation professionnelle et les difficultés de Mohammad. Il s’est également préoccupé du déroulement précis de la journée du 23 janvier et de la prise en charge psychologique des personnels de la RMN. Enfin, le Ministre a voulu savoir s’il existait à la RMN d’autres cas individuels similaires à celui de Mohammad.

Notre délégation, composée de camarades ayant de longue date suivi le dossier de Mohammad et présents lors du drame, a rappelé quelques vérités factuelles attestant que tant le Ministre que la direction de la RMN ont fait montre d’indifférence et d’inconséquence devant la souffrance de notre camarade, et ce malgré les multiples alertes et propositions de la CGT toutes ignorées ou rejetées :

 Le 30 août 2005, nous avions écrit au Ministre pour lui signifier notre très grande inquiétude quant à la santé de Mohammad et pour lui demander d’intervenir instamment auprès de la direction de la RMN. Nous espérions alors que cette saisine officielle du Ministre permettrait à Mohammad d’être enfin entendu. Le Ministre n’a jamais répondu à cette lettre malgré plusieurs relances orales de son cabinet par notre secrétariat national.

 Le 22 mars 2005, nous étions reçus à notre demande, par Monsieur Grenon, Administrateur général de la RMN au sujet du dossier de Mohammad. Celui-ci n’avait rien proposé d’autre, comme solution, que d’attendre le prochain départ à la retraite de Mohammad en lui garantissant son salaire jusqu’à cette date. Il s’agissait clairement pour Monsieur Grenon de conduire à son terme le dispositif mis en place par son prédécesseur en 2003 (la RMN avait alors fait le choix d’isoler Mohammad en le coupant de toute relation au travail).

 A l’automne 2005, à l’occasion d’une rencontre avec Monsieur Grenon au sujet d’un autre salarié, nous l’avions prié d’aller à une conciliation dans la procédure prud’homale engagée par Mohammad (Mohammad en désespoir de cause s’en était remis à la juridiction prud’homale pour faire valoir ses droits et recouvrer sa dignité). Non seulement Monsieur Grenon est resté sourd à cette requête mais, de surcroît, la RMN a commandé à ses conseils juridiques d’obtenir un énième renvoi de l’audience prud’homale, ce qui a blessé au plus profond Mohammad lorsqu’il l’a appris.

Voilà donc pour l’aide et l’attention portées à Mohammad par Renaud Donnedieu de Vabres et ceux qu’il a choisis pour présider à la destinée de la RMN.

La CGT ne décolère pas.
Pour nous, saluer et respecter la mémoire de Mohammad passent forcément par cette exigence incontournable : toutes les responsabilités doivent être établies et tous les enseignements tirés.
Nous mènerons ce combat jusqu’au bout.

A cette heure, le Ministre ne nous a toujours pas fait savoir quelles mesures il entend prendre.

Paris, le 30 janvier 2006