Action Syndicale décembre 2012

Edito : Ceux qui l’ouvrent à Lens (et ailleurs) p.1

Une centaine d’archéologues de l’Inrap s’invitent à l’inauguration du Louvre-Lens p.2

Conseil d’administration : la CGT vote contre le budget
2013 faute de moyens suffisants et d’une permanence de la précarité p.3 et 4

Jour de carence à l’Inrap ou comment accentuer encore plus cette injustice ! p.4


Ceux qui l’ouvrent à Lens (et ailleurs)

Si ouvrir une école c’est fermer une prison, ouvrir un musée doit également contribuer à accroître ce qui nous libère au moins dans nos esprits et nos paroles. C’est en tout cas à Lens le jour de l’inauguration du Louvre qu’Aurélie Filippetti a décidé de l’ouvrir sur la situation de Florange avec un ton qui dénote avec celui dramatiquement plus mollasson du gouvernement : « Il n’y a pas de confiance dans Mittal. Cela fait quatre ans que je suis aux côtés des salariés d’Arcelor-Mittal et que l’on voit que la parole de cet industriel ne vaut rien ».

Lorsque l’on laisse l’industrie aux mains du marché le résultat est toujours le même, la nature et les lieux de productions sont déterminés en fonction de critères financiers de manière totalement déconnectée des besoins des populations et des coûts sociaux et environnementaux qu’ils entraînent. La main d’œuvre est jetable et malheur à ceux qui, en Lorraine, dans le Nord-pas de Calais ou ailleurs ne sont pas suffisamment « modernes » pour anticiper la « mutation » d’une société industrielle en une société de service.

Des paroles aux actes

Ce 4 décembre 2012 à Lens, la Ministre de la Culture n’était pas la seule qui avait décidé de l’ouvrir. Une centaine d’archéologues est venue lui rappeler qu’au sein de son ministère, les mêmes logiques mercantiles prédatrices de droits sociaux et d’intérêt général avaient cours et qu’il était urgent d’y remédier. Partout en France, des centaines d’archéologues ont fait la démonstration de leur détermination à faire bouger les choses (lire P 2). Les moyens financiers (lire P 3) et humains alloués à l’archéologie préventive ne doivent plus donner le sentiment que Lakshmi Mittal est ministre de la culture.

Déprécariser l’Inrap, renforcer les SRA, en finir avec l’archéologie marchande, Aurélie Filippetti a désormais l’opportunité de démontrer que si ces prises de positions à Saint-Remy-de-Provence ou à Lens sont louables, elle est également capable d’agir en cohérence avec son discours. De notre coté, nous continuerons d’agir pour qu’un jour « la Liberté guidant le peuple » au Louvre-Lens puisse avoir comme écho une création allégorique contemporaine au musée lorrain de Pompidou-Metz et qui pourrait s’intituler « le courage guidant la politique culturelle ».

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