Réconfinement, projets OAC et Camus : le mépris de la Ministre envers les personnels

Réconfinement, projets OAC et Camus : le mépris de la Ministre envers les personnels

C’est loin des plateaux de télévision que notre ministre Roselyne Bachelot-Narquin révèle son vrai visage : plutôt que de se focaliser sur la protection de la santé de ses personnels, elle refuse de faire réactiver les plans de continuité de l’activité et de placer en autorisation spéciale d’absence les agents ne pouvant télétravailler ou proches de personnes vulnérables, et préfère maintenir en plein confinement les instances liées au projet d’organisation de l’administration centrale alors que les organisations syndicales représentatives au ministère de la Culture ont unanimement demandé leur report à la fin du confinement.

Devons-nous rappeler que ce projet de réforme des services de l’administration centrale, loin d’être consensuel sur certains chantiers, va engager le ministère et ses agents pour une décennie, et qu’il ne peut être conduit avec une telle condescendance à l’égard des personnels et de leurs représentants ? De nombreux sujets doivent en effet encore faire l’objet de concertations une fois la période de confinement terminée. Et quand le secrétaire général considère que 7h de concertation sur le projet de décret d’organisation de l’administration c’est déjà bien trop long, les bras nous en tombent.

Faut-il également rappeler que l’administration centrale a perdu 600 postes en 11 ans et que ce projet de réforme, plutôt que de chercher à davantage réduire les postes et par conséquent les missions, devrait au contraire recruter des agents là où il en manque cruellement afin de pouvoir mener à bien les politiques publiques culturelles fixées par la ministre ?

L’accompagnement social des agents concernés par l’OAC ne se traduit que par un simple accompagnement RH individuel, alors que nous défendons depuis le début la nécessité absolue de mesures collectives leur ouvrant des droits.

Nous n’avons d’ailleurs toujours pas reçu les matrices de passage des agents alors que le secrétaire général s’y était engagé il y a déjà plusieurs semaines.

De plus, nous avions demandé à plusieurs reprises à l’administration de revoir le projet immobilier CAMUS en tenant compte des conséquences liées à la crise sanitaire et obtenu que ce point soit abordé lors du CHSCT-AC spécial CAMUS du 13 novembre. Or, l’administration est revenue sur son accord, ce sujet n’apparaissant pas à l’ordre du jour de ce CHSCT. Elle persiste donc à vouloir regrouper et densifier, notamment dans des bureaux de 5 personnes, comme si l’épidémie de Covid-19 n’existait pas.

.Le choix du non dialogue fait par la Ministre ainsi que les méthodes et la vision autoritaire enrobées d’une grosse dose de technocratie du Secrétaire général révèlent une immaturité démocratique déplorable et de réelles erreurs dans le choix des priorités, qui risquent de s’avérer lourd de conséquence.

Par conséquent, le SGAC-CGT a décidé de déposer un préavis de grève reconductible de l’administration centrale du ministère de la Culture à partir du 12 novembre 2020, avec les revendications suivantes :

 En premier lieu, une politique de prévention des risques sanitaires qui protège au mieux la santé des agents

  • placement systématique en télétravail ou travail à distance 5 jours sur 5 dont les missions ou tâches sont télétravaillables ou en partie
  • placement en ASA des agents dont les missions ne sont pas télétravaillables ou ne bénéficiant pas d’équipement informatique ou vivant avec des proches vulnérables
  • un aménagement horaire et des rotations pour les agents en présentiel
  • Le renouvellement des CDD venant à échéance pendant le confinement
  • L’arrêt immédiat des suppressions de postes et la création de postes pour renforcer les services ;
  • Le report du projet « OAC » après la période de confinement, la transmission de toutes les informations nécessaires et un calendrier de réunions qui donne le temps indispensable à la concertation ;
  • Le retrait du projet de vente du site Pyramides et plus largement le retrait du projet Camus ; des espaces de travail qui tiennent compte de la santé des agents suite à la pandémie COVID-19 et de leurs besoins.

Il est indispensable de rester unis et de construire de nouveaux modes de mobilisations en cette difficile période de confinement !
Prenez soin de vous et de vos proches !

Paris, le 6 novembre 2020

Le préavis de grève est attaché ci-dessous